Cet article date de plus de deux ans.

Présidentielle : "Pas grand chose" ne pourra faire décoller la campagne d'Anne Hidalgo, estime une politologue

La candidate socialiste à la présidentielle était en meeting samedi à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Anne Hidalgo, candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2022, prononce un discours lors d'un meeting à Aubervilliers, le 22 janvier 2022. (THOMAS SAMSON / AFP)

Virginie Martin, polititologue et sociologue, estime samedi 22 janvier sur franceinfo que "pas grand chose" ne pourra faire décoller la campagne d'Anne Hidalgo, qui "rame" selon elle. La candidate socialiste à la présidentielle était en meeting samedi à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. Elle s'est montré déterminée à poursuivre sa campagne malgré les sondages. "Nous n'abandonnerons pas", a-t-elle martelé.

franceinfo : Qu'est-ce qui pourrait faire enfin décoller la campagne d'Anne Hidalgo ?

Virginie Martin : Je ne sais pas. Pas grand chose, je pense, malheureusement pour elle, c'est difficile. La campagne rame, elle est très peu audible. Elle n'arrive vraiment pas imprimer. Aujourd'hui, on a entendu un discours qui se raccrochait plutôt au passé du Parti socialiste plutôt qu'à un avenir. Ça manque quand même un peu de colonne vertébrale idéologique pour demain et après-demain.

Dans son entourage, il se dit qu'elle veut absolument y croire. Il y a une espèce de volonté, absolument de pureté, d'aller jusqu'au bout. J'ai plutôt l'impression aujourd'hui qu'elle a envie de tenir jusqu'au bout, même si, effectivement, il peut se jouer la faillite économique du PS, qui est déjà aujourd'hui dans une très mauvaise posture financière.

Anne Hidalgo avait réclamé une primaire de la gauche, mais ne reconnaît pas aujourd'hui la primaire populaire. Les électeurs ne s'y perdent-ils pas un peu ?

Ils s'y perdent totalement. D'autant que son discours et ses positions ont fluctué. Elle a été plutôt, à un moment donné, favorable à l'égard de cette primaire populaire. Aujourd'hui, plutôt défavorable. Elle a été plutôt ouverte vis-à-vis des Verts. Aujourd'hui, elle tape beaucoup sur Yannick Jadot. Il y a une ligne qui n'est pas constante. Et là, évidemment, pour imprimer, c'est très compliqué. Etre audible, ce n'est pas possible quand on n'est pas constant.

Anne Hidalgo n'a-t-elle pas un problème de positionnement idéologique ?

C'est une difficulté, une difficulté aussi des cinq ans qui viennent de passer. Le PS aurait pu se réarmer idéologiquement, vraiment se positionner très clairement aussi par rapport à Emmanuel Macron. Tout ça aurait pu se faire. Il y a eu du temps. Le programme aurait pu aussi avoir plus de souffle. Benoît Hamon, typiquement, avait un programme très riche. Il n'a pas fait beaucoup de points, il a quand même dépassé les 5%. Là, on a un peu l'impression qu'il y a une tentative de se réconcilier avec les catégories populaires. Mais finalement, Anne Hidalgo se raccroche plutôt au passé, avec le mariage pour tous, la peine de mort, l'accord climat 2015... Qu'est ce qui a été fait depuis cinq ans au sein même du parti ? Peut être pas assez de travail aussi, et pas assez de préparation pour cette élection.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.